Le contexte inflationniste influençant le pouvoir d’achat des ménages ainsi que la crise sanitaire ayant touché le monde ont influencé la manière de consommer. En réponse à cela, de nombreux consommateurs se sont mis au DIY. Le Do It Yourself est révélateur de plusieurs besoins manifestés par les acheteurs : ils souhaitent payer peu, mais pour de la qualité, quitte à le faire eux-mêmes, tout en agissant pour l’environnement.
D’après La Tribune :
- 83% des consommateurs le font pour réduire les dépenses ;
- 67% des consommateurs le font pour s’assurer de la qualité des produits ;
- 65% des consommateurs le font pour éviter le gaspillage ;
- 61% des consommateurs le font pour se divertir.
Dans cet article, nous allons vous présenter ce qu’est le DIY, le potentiel qu’il renferme pour une boutique en ligne ainsi qu’un état des lieux de ce marché lucratif.
DIY : définition
DIY est l’acronyme de “Do It Yourself”, ce qui signifie faire soi-même ou désigne parfois le fait-main, comme un artisan.
La tendance, apparue aux Etats-Unis, fait son chemin dans le monde entier depuis les confinements. Effectivement, ces périodes de rupture sociale et d’isolement, vis-à-vis des commerces notamment, ont poussé une grande quantité de personnes à créer par eux-mêmes leurs propres produits. De plus, le DIY prend sens pour une grande quantité d’acheteurs souhaitant respecter davantage l’environnement et responsabiliser leur consommation.
Ainsi, d’après un sondage réalisé par Toluna, les Français ont été 96% à avoir recours au DIY en 2020. Aujourd’hui, 56% de ces derniers dépensent plus de 20€ par mois dans leurs projets Do It Yourself.
Le marché du DIY
En 2021, le marché du DIY représentait 848,2 milliards de dollars dans le monde. Il est estimé que d’ici à 2030, ce chiffre augmentera pour atteindre les 1 278 milliards de dollars.
En Europe, ce marché est contrôlé par deux groupes majeurs : Groupe Adeo (anciennement Leroy Merlin Group), qui génère un chiffre d’affaires de 25,54 milliards d’euros ainsi que Kingfisher (Castorama, Brico Dépôt, …) avec ses 15,42 milliards d’euros générés sur l’année 2021.
En France, toujours sur cette année, il existait plus de 1 900 magasins proposant des produits DIY. Que désignent les produits DIY ? Ils peuvent correspondre à plusieurs catégories, comme le jardinage, la cuisine ou encore le bricolage et la cosmétique.
Comment profiter du DIY ?
Le DIY peut être une tendance chez les E-commerçants également. Effectivement, il est possible de proposer des alternatives Do It Yourself à vos produits. Cela, en plus de bénéficier à votre image auprès des consommateurs, vous permet de générer du chiffre d’affaires chez les acheteurs ne voulant pas de produits industriels. Par exemple, si vous proposez des cabanes à oiseaux, vendez également tout ce qu’il faut pour que votre cible puisse la construire.
Il est également possible de créer du contenu, écrit ou vidéo, autour de vos produits. En proposant des tutoriels autour de la construction de vos produits, vous pouvez bénéficier d’une stratégie d’inbound marketing grâce au contenu que vous publiez. Les consommateurs seront donc attirés sur votre site via les moteurs de recherche (grâce au SEO) ou les plateformes vidéo (grâce au VSEO), et pourront directement acheter les produits qu’ils désirent.
Toujours quant au contenu, vous pouvez profiter du contenu généré par l’utilisateur. La vente de produits DIY vous permet effectivement de nouer un lien avec les consommateurs, en leur proposant de partager leurs créations avec les autres utilisateurs de votre site. Cela permet de créer de l’interaction, générant un esprit de communauté et vous aidant à développer un sentiment d’appartenance relatif à votre entreprise.
Enfin, le DIY peut profiter à votre chiffre d’affaires. Effectivement, malgré ce qu’il y paraît, le Do It Yourself coûte plus cher au consommateur que la production industrielle, ce qui permet de créer des économies d’échelle à l’entreprise et de réduire les coûts de production. La vente de produits permettant de créer vos produits vous rapporte ainsi théoriquement plus que le produit fini.
Etsy : le leader du Do It Yourself
Etsy est une marketplace ayant fait son apparition en 2005. Son objectif est désormais clair : être l’Amazon des artisans. 10 ans après le lancement de sa plateforme, Etsy se penche sur le matériel créatif disponible pour tous. En 2015, suite au rachat de A Little Mercerie, start-up française spécialisée dans la vente de tissus sur Internet, Etsy développe le projet Etsy Studio.
En dédiant une partie de sa plateforme au matériel créatif, Etsy permet à tous de faire du DIY en accédant à plusieurs catégories de produits :
- Maisons et loisirs ;
- Coutures et arts textiles ;
- Bijoux et beauté ;
- Papiers, fêtes et enfants ;
- Arts visuels ;
- Sculpture et modelage.
En 2022, la plateforme générait un chiffre d’affaires de 2,476 milliards de dollars représentant une croissance de 11,07% par rapport à l’année précédente. Durant la pandémie, la croissance était de 110,86% passant de 818 millions de dollars de chiffre d’affaires à 1,726 milliard de dollars.
Les marques traditionnelles qui proposent du DIY
Plusieurs grandes marques proposent des alternatives Do It Yourself à leurs produits, ce qui leur permet de garder leurs clients ne désirant plus consommer de produits industriels et qui préfèrent créer par eux-même :
Danone
Fin 2020, Danone vend un kit permettant de faire son yaourt chez soi dans une sélection de 74 magasins Monoprix. Pour accompagner ce kit, Danone a créé une vidéo tutorielle permettant d’accompagner les consommateurs dans leur démarche.
Aroma-Zone
Aroma-Zone, l’un des leaders français de la cosmétique et du soin naturels propose à ses clients de faire du DIY et de profiter de coffrets adaptés. Ceux-ci, entièrement personnalisables, permettent aux consommateurs de créer les huiles essentielles de leur choix. En plus de cela, la marque organise des ateliers pour réunir ses clients et leur donner des conseils.
Leclerc
Les enseignes de grande distribution n’échappent pas à cette tendance, Leclerc proposant désormais des produits ménagers à créer soi-même. Encore une fois, cela bénéficie à leur image tout en mettant leur MDD (Marque De Distributeur), ainsi qu’en contre-carrant le développement des enseignes à part entière de vrac / DIY.
Crédit image : Brian Hurst