Explorer le futur au présent
20 ans après le début de la « révolution numérique », le rythme de transformation des entreprises ne montre aucun signe de ralentissement. Les avancées technologiques se poursuivent à un rythme effréné et les secteurs d’activité sont mis au défi de s’adapter, d’évoluer et de prospérer en s’appuyant sur les dernières innovations dans les domaines de la connectivité numérique, de l’automatisation, de l’intelligence artificielle, de la miniaturisation et de la personnalisation. L’impact disruptif de la technologie s’accélère.
La génération des millenials affiche un pouvoir d’achat plus élevé et a supplanté celle des baby-boomers. Les transformations sociales et comportementales renforcent le pouvoir des consommateurs et leurs attentes en matière de transparence, de connectivité et d’intégration de leurs services et de leurs produits, à des prix inférieurs, avec une rapidité d’accès accrue et une préoccupation plus forte sur les pratiques de développement durable.
Parmi les autres influences sociales qui s’exercent sur la communauté mondiale des consommateurs figurent le vieillissement de la population, l’augmentation des classes moyennes et l’accélération de l’urbanisation, avec un très grand nombre de personnes qui s’installent en ville dans le monde entier.
Le Forum économique mondial prévoit que d’ici 2050, environ 66 % de la population vivront dans des villes, dans des zones métropolitaines urbanisées et dans des mégalopoles.
Les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs recherchent de meilleures opportunités pour obtenir leur part des dépenses de consommation et d’entreprise, et s’appuient sur les technologies pour optimiser leurs opérations. Elles collectent et analysent également de plus en plus d’informations, transformant ainsi les données en ressources exploitables.
“« Davantage de données signifient davantage de possibilités de créer de nouvelles boucles de réaction avec les consommateurs. »
Sanjay Sarma, professeur en génie mécanique, Institut de technologie du Massachusetts, président du Comité Innovation GS1
Les industriels évoluent rapidement vers les environnements de l’industrie 4.0. Ils sont en quête de nouvelles méthodes d’intégration des informations sur les équipements, les composants et les sous-systèmes pour un rendement, une économie de coûts et une maintenance prédictive optimaux, ainsi qu’une amélioration générale de la productivité des actifs.
Dans le secteur de la santé, les industriels s’efforcent de sécuriser et de renforcer l’efficacité de la supply chain tandis que les hôpitaux continuent de chercher de nouvelles façons d’améliorer les soins aux patients et leur sécurité grâce à des outils et des processus visant à réduire les erreurs et à obtenir de meilleurs résultats. En outre, l’amélioration des données contribue à la réorientation massive qui s’opère vers les paiements basés sur les résultats.
Il est évident que les entreprises et les organisations ne peuvent plus se permettre d’opérer en silos. Désormais, elles doivent collaborer activement avec leurs partenaires commerciaux, leurs clients, leurs consommateurs et leurs patients, et œuvrer pour une meilleure transparence et une meilleure interopérabilité de leurs systèmes et de leurs processus respectifs.
Le groupe d’experts technologiques et de leaders industriels du Comité Innovation GS1 a fourni une première orientation en identifiant les tendances commerciales et les technologies émergentes qui devraient impacter les acteurs de la supply chain.
Identifier les principales tendances business
Après avoir analysé les tendances business qui touchent divers secteurs d’activité et examiné les autres sources d’étude de « mégatendances » et de tendances spécifiques à une filière, l’équipe a identifié les principales tendances business actuelles et à court terme suivantes :
- La sécurité et les droits liés aux données
- La traçabilité
- Le développement durable
- La logistique et les services à la demande
- L’automatisation et le « tout-intelligent »
- Le « consumer empowerment »
- La personnalisation de masse
Sécurité et droits liés aux données
Compte tenu de la multiplication des appareils connectés, dont le nombre devrait bientôt s’élever à 500 par habitation, la sécurité de l’information est plus importante que jamais. Le marché de la cybersécurité enregistre un chiffre d’affaires supérieur à 100 milliards de dollars et qui devrait doubler d’ici 2021.
Les préoccupations des consommateurs en matière de confidentialité suite aux récentes violations de données ont contribué à placer la sécurité au premier plan dans de nombreux secteurs d’activité. Dans la supply chain, compte tenu de la numérisation croissante des systèmes, la mise en œuvre de stratégies et de pratiques de sécurité actualisées est essentielle à la protection des données des entreprises.
Dans la filière de la santé, la détection des produits falsifiés ou contrefaits dans la supply chain constitue un domaine d’intérêt majeur en matière de sécurité des patients.
Traçabilité
Alors que la promesse d’une traçabilité de bout en bout de la supply chain s’est concrétisée, notamment grâce aux apports des standards GS1, les entreprises recherchent désormais de meilleures opportunités d’amélioration de la visibilité automatisée de leurs chaînes d’approvisionnement.
Elles doivent augmenter l’efficacité de leurs supply chains et améliorer la sécurité, la valeur et l’intégrité de leurs produits tout en veillant à se conformer aux exigences réglementaires relatives au suivi et à la traçabilité des flux de produits pharmaceutiques (exigences en augmentation constante dans le monde).
En outre, l’intérêt croissant des consommateurs pour les aliments qu’ils achètent, incite davantage de marques et de détaillants à explorer de nouvelles façons de communiquer les informations sur l’origine et la source des aliments et des ingrédients. Le besoin de traçabilité dans le rappel des produits alimentaires est plus que jamais nécessaire pour identifier rapidement et efficacement les aliments contaminés et les retirer des rayons.
D’après l’Organisation mondiale de la santé, près de 1 personne sur 10 dans le monde tombe malade chaque année après avoir consommé des aliments contaminés. En conséquence, les systèmes de détection deviennent de plus en plus complexes et les autorités de sécurité des aliments rappellent environ deux fois plus de produits qu’il y a dix ans. Sans compter que les interrogations sur la sécurité alimentaire augmentent proportionnellement.
La traçabilité est devenue un gage essentiel de confiance et de sécurité dans la supply chain, aussi bien entre les consommateurs et les marques qu’entre les fabricants et leurs fournisseurs.
« Le développement durable est devenu une réalité…
De plus en plus d’entreprises prennent cet enjeu au sérieux et sont conscientes que leur réputation sur les questions de viabilité environnementale et sociale est de plus en plus importante pour le consommateur. »
Pallaw Sharma, vice-président, Digital & Analyse de données JJSC, Johnson & Johnson, membre du Comité Innovation GS1
Développement durable
Le développement durable est une tendance mondiale majeure qui englobe à la fois des enjeux environnementaux et sociaux, tels que réduire les déchets, trouver de nouvelles façons d’optimiser l’utilisation des ressources, de nouvelles possibilités de recyclage et de réutilisation des emballages et des produits en fin de vie, et assurer le commerce équitable des produits.
Alors que le développement durable est une préoccupation mise en évidence ces dix dernières années, la perception et l’intérêt du public semblent placer les pratiques commerciales et sociales durables au rang de réelle priorité de consommation que les entreprises, les marques et les détaillants doivent intégrer.
Les efforts continus visant à réduire les déchets plastiques et les déchets alimentaires, à améliorer l’efficacité en carburant dans le transport et à assurer des pratiques de travail équitables sont au premier plan des stratégies des entreprises. Un nombre croissant d’initiatives tentent de définir et de mesurer les indicateurs de développement durable et leur évolution au fil du temps.
Logistique et services à la demande
Les attentes des consommateurs en matière de services et de livraisons à la demande sont en augmentation, et près des deux tiers de la population vivront dans des centres urbains d’ici 2050. En outre, les entreprises B to B visent à réduire leurs stocks et à rationaliser leurs processus pour mieux servir leurs clients finaux. Ces exigences requièrent une automatisation plus poussée des processus de transport et logistiques pour une meilleure efficacité lors des fournitures à la demande.
Les services de localisation, les applications de géolocalisation telles que What3Words et les puces des systèmes de positionnement mondial (GPS) dans les smartphones et les véhicules simplifient la localisation des personnes, partout et à tout moment, et créent de nouvelles opportunités de fourniture à la demande de produits et de services.
Ces technologies, d’une part, permettent aux consommateurs de se faire livrer des produits partout et à tout moment, et, d’autre part, créent de nouvelles possibilités de gestion agile des entrepôts et des usines. Cette tendance devrait bouleverser la chaîne de valeur GS1 au niveau de la fabrication, du stockage, du transport, du commerce de détail et du traitement des commandes.
Le Comité Innovation de GS1 estime qu’il reste un travail considérable à accomplir pour améliorer l’utilisation du système GS1 dans le paysage de cartographie des données de localisation qui sont liées aux identifiants GS1 et disponibles dans une plateforme d’enregistrement GS1 largement accessible.
L’automatisation et le tout-intelligent
Tout peut être connecté et sera connecté. Les technologies et les appareils de l’internet des objets (IoT), ainsi que les communications et transferts de données sans fil à haut débit deviennent plus abordables et faciles à mettre en œuvre.
De nos jours, ces technologies ont une incidence significative sur l’automatisation des processus existants : les économies réalisées par les opérateurs d’actifs sont estimées à plus de 1 000 milliards de dollars par an. Par exemple, les systèmes dotés de capteurs améliorent l’efficacité de l’industrie en créant de nouvelles possibilités de contrôle adaptatif des processus et de maintenance prédictive.
En outre, cette tendance du « tout-connecté » ouvre la voie à de nouveaux grands secteurs d’activité liés à l’IoT (usines intelligentes) et à l’internet des objets de consommation, favorise le réapprovisionnement automatisé des biens (maisons intelligentes), le suivi des patients à distance dans la filière de la santé (santé intelligente) et l’émergence des villes intelligentes. Ces concepts de l’IoT englobent une série d’optimisations dans les filières de l’énergie, du transport, de la logistique et des services(10).
Dans la supply chain, les systèmes dotés de capteurs contribuent au suivi de la chaîne du froid afin de mieux gérer et contrôler la fraîcheur des denrées périssables ainsi que la température des produits pharmaceutiques.
L’automatisation et le tout-intelligent auront une incidence significative sur l’ensemble de l’entreprise. Cette tendance commerciale transformera les modes d’interaction et d’utilisation entre les consommateurs/clients et les produits.
Empowered consumers *
Le commerce de détail subit une mutation profonde en raison de l’avènement du E-commerce et des interactions mobiles immersives.
Les ventes « mobiles » s’accélèrent et ont été estimées à plus 1 000 milliards de dollars en Chine en 2018, selon RetailTechNews. Cette tendance, à laquelle s’ajoute la multiplication des partages sur les réseaux sociaux, indique que le consommateur est plus que jamais aux commandes.
Le consommateur exige une plus grande variété de modes d’achat, que ce soit à la maison, en déplacement ou pour comparer les prix d’un magasin physique sur un site E-commerce. En outre, l’engagement des consommateurs est de plus en plus marqué, comme en témoigne leur utilisation des appareils connectés, des dispositifs de surveillance de la santé et des applications pour contrôler leurs objectifs de santé ou sportifs, ou encore partager du contenu utilisateur sur les réseaux sociaux. Dans les faits, 69% d’acheteurs sont prêts à échanger leurs informations personnelles contre des services plus personnalisés.
Les entreprises considèrent désormais les consommateurs non plus comme des sources d’informations au profit du développement produit, mais comme des partenaires de développement des produits et des services, lesquels acquièrent en parallèle un potentiel de personnalisation plus élevé.
Les détaillants du monde entier repensent également l’expérience en magasin. Il convient de noter l’émergence de points de vente sans personnel et sans files d’attente chez Amazon (États-Unis), Tesco (Royaume-Uni), Wheelys (Suède et Chine), 7-Eleven (États-Unis et Corée du Sud) et Alibaba (Chine).
Outre l’appareil mobile qui demeure la principale plateforme utilisée par le consommateur augmenté, les autres grandes technologies incluent l’internet des objets, la réalité augmentée, la réalité virtuelle, et la logistique autonome.
* des consommateurs aux pouvoirs renforcés
Personnalisation de masse des produits et services
La personnalisation des produits et des services (pensée de manière unique pour chaque consommateur ou largement configurable pour répondre à leurs besoins) dépend de deux facteurs de réussite.
« Les entreprises se demandent comment bâtir plus de valeur sur la personnalisation. »
Marina Kotsianas, PDG, Artia Strategies, membre du Comité Innovation GS1
Le premier consiste à identifier les opportunités de personnalisation qui créent de la valeur pour le client et qui reposent sur des échanges fluides, rapides et peu coûteux à la fois pour le consommateur et le producteur. Le second consiste pour le producteur à maîtriser la structure et le niveau de coût, et ce en dépit de la complexité croissante de la fabrication (15).
La personnalisation s’applique à de nombreux secteurs d’activité, notamment le textile, les produits alimentaires, l’électronique grand public, les soins de beauté et l’automobile. Dans la filière de la santé, les traitements médicaux individualisés révolutionnent la personnalisation des soins aux patients.
Dans le secteur manufacturier, de nouveaux systèmes, logiciels et processus renforcent l’efficacité des équipements. Ils sont capables d’anticiper plusieurs actions pour trouver de nouvelles façons d’optimiser la production tout en offrant de nouvelles opportunités de création de produits personnalisés.
Ces systèmes ouvrent la voie à la personnalisation à l’extrême appelée « commande de produit unique » et « taille de lot 1 » en permettant aux usines d’expédier des commandes de produits uniques directement aux clients. Les technologies génériques ayant la plus forte incidence sur la personnalisation de masse incluent la logistique autonome, la robotique, l’I.A., l’internet des objets et les capteurs.
Tendances business et chaîne de valeur GS1
Afin d’illustrer leur pertinence par rapport aux secteurs d’activité de GS1, les tendances business ont été cartographiées par rapport aux différentes parties de la chaîne de valeur GS1 en fonction de l’impact prévu.
Le Comité Innovation a décidé qu’il importait d’étendre son analyse au-delà de la supply chain traditionnelle à l’ensemble de la « chaîne de valeur » et ses processus, y compris les étapes suivantes :
• en amont : les matières premières ou sources d’ingrédients
• en aval : le traitement des produits directement aux consommateurs, hôpitaux ou autres utilisateurs finaux
• l’utilisation : tout mode d’utilisation des produits, tel que la connexion par le consommateur de produits à son système « Smart Home » ou l’utilisation par les hôpitaux de produits pharmaceutiques et de dispositifs médicaux dans les soins aux patients
• la fin de vie : inclut différents scénarios, par exemple, l’élimination, le désassemblage et le recyclage des produits, y compris la rénovation de composants industriels en vue de leur réintégration dans la chaîne de valeur
Le tableau ci-dessous illustre le degré de pertinence des tendances business selon les étapes de la chaîne de valeur GS1.
Les technologies facilitatrices des tendances business
Internet, la blockchain, l’intelligence artificielle et la robotique sont autant de technologies nouvelles ou émergentes qui captent l’attention et attisent l’imagination.
Au cours de cette étude des tendances, nous avons enquêté sur les technologies séparément des tendances business en raison de leur potentiel de facilitation de ces tendances.
Au fil de l’étude, il est apparu clairement qu’aucune technologie générique n’est la solution à tous les problèmes. Toutefois, le rapprochement des technologies génériques et des capacités est nécessaire pour répondre à chacune des tendances commerciales priorisées d’aujourd’hui.
Les principales technologies disruptives qui devraient avoir une incidence sur les domaines d’intervention de GS1 et s’appliquer aux tendances commerciales priorisées, sont :
- L’internet des objets (IoT), les capteurs et la biométrie
- L’intelligence artificielle (I.A.)
- Les données ouvertes, structurées et liées
- La logistique autonome
- La blockchain et les données distribuées
- Le contrôle visuel assisté par ordinateur
- La reconnaissance vocale
- La robotique
- La réalité augmentée, la réalité virtuelle et la réalité mixte
Internet des objets, capteurs et biométrie
L’impact de l’IoT sur notre façon de vivre, de nous divertir et de travailler est considérable et très étendu (des maisons intelligentes aux hôpitaux intelligents, et des usines intelligentes aux villes intelligentes). L’IoT (ainsi que les capteurs, la biométrie et les données générés par ces appareils) a donné naissance à une « plateforme de conception » qui permet le développement d’une variété d’applications dans tous les secteurs d’activité (dispositifs de suivi sportif connectés, patients reliés à leurs médecins et leurs soignants) et d’applications industrielles intelligentes pour une meilleure optimisation des équipements et des ressources. Au sein de la chaîne de valeur, l’IoT est la promesse d’une gestion améliorée de la chaîne du froid pour les produits alimentaires et pharmaceutiques, et de la création d’expériences de consommation radicalement innovantes à travers la connexion d’appareils domestiques entre eux.
Intelligence artificielle
L’Intelligence Artificielle représente les techniques avancées et intelligentes des systèmes informatiques utilisées pour analyser des problèmes et des données complexes, qui contribuent à découvrir les schémas dans les données et à générer des analyses prédictives avancées.
L’apprentissage automatique est une application d’intelligence artificielle qui dote les systèmes de la capacité d’apprendre et de s’améliorer avec l’expérience, sans programmation explicite préalable. L’apprentissage automatique se concentre en outre sur le développement de programmes informatiques capables d’accéder à des données et d’en tirer des enseignements.
Toutefois, le déluge de données, le manque de données ou l’inexactitude des données sont autant de défis pour les entreprises qui cherchent à résoudre des problèmes inédits.
Dans une étude, McKinsey indique que seulement 1% des données collectées est analysé et participe aux résultats et décisions majeurs des entreprises, tels que les analyses prédictives ou l’optimisation.
Par conséquent, l’intelligence artificielle représente un ensemble de technologies fondées sur les données inestimables qui favorise la croissance accélérée des autres technologies génériques, par exemple en améliorant la reconnaissance vocale des assistants numériques, en permettant la vision par ordinateur des systèmes d’encaissement automatique, en soutenant le développement de la logistique autonome et des véhicules autonomes.
Ces technologies facilitent le développement d’applications et d’approches innovantes en matière de robotique autonome à l’appui des tendances de l’automatisation et du tout-intelligent, créent de nouvelles manières d’interagir avec les consommateurs augmentés, et aident à résoudre des problèmes inédits en temps réel dans les domaines de la logistique et des services à la demande, ainsi que de la sécurité et la confidentialité des données.
Données ouvertes, structurées et liées
Les applications de transport reposent sur les données provenant des opérateurs de transport et des agences de cartographie. Les sites internet de divertissement s’appuient sur les données provenant des organisateurs, des lieux de divertissement et des billetteries. Les applications de santé sont fondées sur les données épidémiologiques et cliniques.
Pratiquement toute application B to B ou B to C s’appuie sur les données multisources. L’intégration de ces données est extrêmement difficile, notamment si celles-ci sont non structurées, utilisent différents identifiants pour un même objet et n’observent pas les normes reconnues.
Les données liées utilisent les concepts, les normes et les technologiques d’internet pour connecter les objets, les personnes, les lieux, les produits et les documents. Si ces données connectées sont rendues accessibles au moyen d’une structure bien définie et sous une licence non exclusive, leur intégration en sera facilitée et le développement d’applications de présentation des produits et services aux consommateurs n’en sera que plus rapide.
On peut citer comme exemples typiques de données ouvertes et liées le système de positionnement mondial au cœur de la vie moderne, les données de recensement et les statistiques gouvernementales à la base, entre autres, des décisions des entreprises et la base de données des dispositifs médicaux « GUDID » de la Food & Drug Administration des États-Unis (« FDA »).
Les informations de base sur les produits, les lieux, les services et les objets, portées par les identifiants GS1 et mises à disposition de manière à encourager les meilleures pratiques en matière de données ouvertes et liées, constituent le fondement nécessaire du développement des applications au service du commerce de détail, de la santé et de nombreux autres secteurs d’activité. Ce domaine aura une forte incidence sur toutes les tendances commerciales qui reposent sur des données interopérables, notamment du point de vue du customer empowerment, de la traçabilité, de l’automatisation et du tout-intelligent.
Logistique autonome
De même que les véhicules autonomes disruptent les codes de la conduite automobile, on constate une forte augmentation des applications qui s’appuient sur les systèmes autonomes de logistique.
Ces technologies révolutionnent les systèmes de traitement des bagages dans les aéroports, les drones qui assistent l’acheminement sur le « dernier tronçon », l’optimisation automatisée du chargement des palettes, et un grand nombre d’opérations de picking, d’emballage et de déplacement des marchandises dans les entrepôts et les centres de traitement des commandes.
Tandis que les véhicules autonomes peuvent aider à résoudre les difficultés de mise en oeuvre « sur le dernier tronçon », des poids lourds autonomes plus imposants sont actuellement en phase de test pour le transport de marchandises sur de longues distances.
La robotique et l’Intelligence Artificielle sont des technologies qui contribuent également à l’évolution de la logistique autonome, facilitatrice essentielle des tendances commerciales suivantes : logistique à la demande, automatisation et tout-intelligent).
Blockchain et données distribuées
La blockchain fait partie des nouvelles technologies au centre des discussions et gagne en popularité en tant que technologie générique de registres distribués derrière les cryptomonnaies. Cet intérêt s’est propagé dans divers secteurs d’activité qui considèrent cette technologie comme un moyen de partager des données et des informations avec un très grand nombre de participants, tels que les parties prenantes d’une supply chain, et d’assurer une plus grande sécurité contre l’altération des données ou des transactions.
La blockchain offre de nouvelles capacités, telles que les contrats intelligents qui contribuent à l’efficacité et l’automatisation des entreprises. Ces capacités ravivent l’intérêt pour d’autres approches de gestion des données distribuées, telles que « l’edge computing » et les entrepôts de données.
La technologie blockchain apparaît comme un facilitateur potentiel de traçabilité, notamment en matière de sécurité alimentaire.
Contrôle visuel par ordinateur
Tandis que les premières avancées en matière de contrôle visuel assisté par ordinateur se sont concentrées exclusivement sur la reconnaissance vocale, ce domaine a pris de l’ampleur dans le but d’étudier les techniques permettant aux systèmes de vision d’observer l’environnement, de prendre des décisions et de tirer des conclusions sur l’environnement physique pour soutenir une variété d’applications.
Par exemple, la vision par ordinateur facilite les étapes du contrôle qualité dans la production alimentaire, améliore l’efficacité de l’industrie et soutient les capacités de navigation des voitures autonomes. Cette technologie est également un composant essentiel du développement des systèmes de robotique avancée visant à automatiser le flux des marchandises dans un entrepôt.
Le rôle de la vision par ordinateur dans l’identification des produits et des consommateurs au sein des nouveaux environnements d’encaissement automatique du commerce de détail suscite une attention grandissante.
La vision par ordinateur sous-tend de nombreuses tendances dans les entreprises, notamment l’automatisation, le tout-intelligent, ainsi que la logistique et les services à la demande.
Reconnaissance vocale
La reconnaissance vocale et le traitement automatique du langage naturel ont évolué de manière significative ces dernières années et contribuent à l’adoption des assistants personnels. Cette technologie a non seulement transformé la manière dont le consommateur interagit avec ses appareils et accède à l’information, mais commence également à bouleverser le commerce.
On peut citer comme exemple les nouveaux « voicebots » (en combinaison avec l’I.A.) qui permettent aux entreprises d’automatiser le service client. Toutefois, le développement du « commerce conversationnel » par le biais des « smart speakers » et autres assistants personnels constitue actuellement le domaine d’intérêt prioritaire.
Les marques, les entreprises et les plateformes de commerce se pencheront de plus en plus sur la possibilité de communiquer avec le consommateur via des applications et de créer de nouvelles conversations vocales dans le but d’améliorer la recherche produit, de répondre aux questions sur l’utilisation des produits et de simplifier les achats.
Cette technologie générique aura la plus forte incidence sur les tendances suivantes : le customer empowerment, l’automatisation et le tout-intelligent.
Robotique
Les robots ont radicalement évolué depuis les « bras » robotisés fixes à usage unique qui automatisaient traditionnellement l’assemblage automobile et industriel. Aujourd’hui, les systèmes robotiques revêtent de nombreuses formes, qu’ils réalisent une série d’actions de manière autonome ou semi-autonome (par exemple, le stock picking ou le montage et le mouvement des palettes en entrepôt et dans les opérations logistiques), ou avec d’autres robots ou personnes lors de tâches plus complexes.
Les robots collaboratifs (également appelés « cobots » ou « co-robots ») représentent une tendance clé émergente qui consiste à faire interagir des robots avec des personnes dans les entrepôts et les sites industriels. L’utilisation des systèmes robotiques connaît une progression fulgurante dans les centres de traitement des commandes et de distribution où des conteneurs et des étagères entières robotisés sont acheminés d’un bout à l’autre du site vers les préparateurs de commande.
La robotique est un facilitateur clé des tendances de l’automatisation et du tout-intelligent et participe également à l’augmentation de la personnalisation de masse.
Réalité augmentée, réalité virtuelle et réalité mixte
La capacité de superposer des images et des informations numériques au monde réel à l’aide d’un téléphone mobile, d’un écran et d’un casque, d’une part, crée de nouvelles formes d’interaction entre le consommateur et le monde réel, et, d’autre part, permet d’améliorer la précision et l’efficacité des environnements industriels et commerciaux.
Les dernières applications de réalité augmentée permettent aux consommateurs de traduire des panneaux et des menus en temps réel, ou encore d’identifier un produit en scannant le code-barres de son emballage. Au niveau de la fabrication et de la logistique, les systèmes de réalité augmentée et de réalité virtuelle sont combinés à la vision par ordinateur pour permettre aux employés de visualiser la liste de picking numérique dans leurs lunettes intelligentes, d’identifier l’emplacement d’un produit ou de retrouver des produits rangés au mauvais endroit.
Sans oublier la façon dont ces systèmes de « réalité mixte » perfectionnent le rendu des cartes pour une expérience de jeu et des services de localisation améliorés. Bien que le coût de ces systèmes de réalité augmentée ou virtuelle portables demeure un obstacle à leur démocratisation, nous estimons que ces systèmes contribueront fortement aux nouvelles avancées des tendances commerciales de l’automatisation, du tout-intelligent et du customer empowerment.
« La technologie se développe rapidement, ce qui signifie que les entreprises doivent
se montrer agiles pour pouvoir piloter rapidement. »
Sanjay Sarma, professeur en génie mécanique, Institut de technologie du Massachusetts, président du Comité Innovation GS1
Tendances business et facilitateurs technologiques
« Aucune technologie miracle ne sera la solution à tous les problèmes… Les défis d’aujourd’hui sont réellement complexes et requièrent un portefeuille de capacités. »
Chris Resweber, vice-président senior, Affaires industrielles, The J.M. Smucker Company, membre du Comité Innovation GS1
Participez à l’aventure !
La plupart des tendances business et des technologies numériques présentées dans ce document sont encore émergentes. Le Comité Innovation de GS1 estime qu’elles continueront d’impacter de nombreux secteurs d’activité dans les années à venir.
De ce fait, l’équipe compte bien suivre ces tendances et ces technologies, tout en collaborant avec GS1 pour élargir le rôle des standards, des solutions et des services GS1 pour appuyer leur évolution.
Notre travail consiste moins à prévoir un futur lointain qu’à d’identifier les opportunités pour GS1 de continuer à soutenir ses membres et partenaires en cette période d’évolution et de disruption. Il reste encore beaucoup à faire… Rejoignez-nous dans cette aventure !
A propos de GS1 France
GS1 est l’organisation mondiale de standardisation, neutre et à but non lucratif, créée par les entreprises pour faciliter l’échange d’information et le commerce.
Avec plus de 42 000 entreprises adhérentes en France, de toute taille et de tout secteur et 1,5 million dans le monde, GS1 offre un véritable espace de collaboration leur permettant de définir et d’adopter des règles communes – des standards – qui profitent à tous.
Elles peuvent ainsi mieux vendre et digitaliser leurs produits, automatiser leurs transactions, optimiser leur logistique et améliorer la traçabilité des flux.
Avec les standards GS1, les entreprises identifient de façon unique et internationale leurs produits, lieux, assets, tout au long de leurs cycles de vie, quel que soit le canal de vente. C’est un langage commun qui fluidifie et sécurise le partage d’information avec tous leurs partenaires et clients partout dans le monde.
« On a tous intérêt à parler le même langage ».
Cet article a été rédigé sur la base d’une étude publiée par l’organisation internationale GS1 qui fait le point sur les innovations et tendances business analysées par un groupe de travail dédié.
L’équipe en charge de cette étude a interviewé plus de 400 personnes dans 80 pays, travaillant dans dans les filières de la distribution, la santé, le transport et la logistique, et des industries techniques.
Ces réponses ont permis l’identification de plus de 50 tendances et 75 technologies génériques.
Au cours de cette étude, l’équipe a découvert que bon nombre de tendances émergentes sont déjà explorées ou activement investiguées par les entreprises. Par conséquent, l’approche à court terme de cette étude consistait à aborder les sujets « brûlants » de l’actualité qui seront la cible des enquêtes et des investissements industriels en 2020.